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l'Hygiène Naturelle Infantile

l'Apprentissage de la Propreté

Parce qu'on est tellement mieux sans couche !

16 janvier 2023

"Apprentissage de la propreté" ou "acquisition de la continence" ?

Le terme le plus utilisé de nos jours, c’est « Apprentissage de la Propreté ». Mais certains parents et professionnels de la petite enfance lui préfèrent le terme « Acquisition de la Continence ». Et parfois les adeptes du second sont très virulents pour fustiger les adeptes du premier !

 

Ayant moi-même été prise à parti plusieurs fois sur l’utilisation du terme « Apprentissage de la Propreté », j’ai voulu aller au fond des choses pour disséquer pourquoi on utilise l’un ou l’autre terme, pourquoi j’ai choisi l’un plutôt que l’autre, et surtout, ce qui importe vraiment dans tout cela !

Premier réflexe : Regardons les définitions du dictionnaire

 

Le Petit Robert (1993)

Propreté : Fait de maîtriser ses fonctions naturelles.

Propre : Qui a le contrôle de ses fonctions naturelles

Continence : État d’un sphincter qui fonctionne normalement

Continent : se dit d’un sphincter qui fonctionne normalement

 

Larousse (en ligne, janvier 2023):

Propreté : Fait pour un enfant, un animal domestique de contrôler ses sphincters.

Propre : Se dit d'un enfant, d'un animal domestique qui contrôle ses sphincters

Continence : état d’un sphincter qui fonctionne normalement. 

Continent : Se dit d'un sujet (enfant malade) qui est capable de contrôler l'émission de ses urines et de ses matières fécales ; se dit aussi d'un sphincter en état de continence.

 

Il ressort des définitions citées plus haut, que les terme « propreté » et « propre » ont toujours été utilisés pour parler du moment où l’enfant sait contrôler ses sphincters. Les terme « continence » et « continent », décrivent plutôt l’état d’un sphincter qui fonctionne normalement, même si dans des définitions plus récentes ils commencent à prendre la définition qu’avait le terme « propreté », c’est-à-dire que ce terme se met à définir le moment où les fonctions du sphincter sont parfaitement contrôlées par la personne. On voit clairement la transition entre les versions plus anciennes, où le terme « propreté » est le plus courant, vers les plus récentes, qui tend à le remplacer par « continence ».

 

Faisons le même exercice pour les termes « apprentissage » et « acquisition » :

 

Le Petit Robert (1993)

Apprentissage : Les premières leçons, les premiers essais. Expérience, initiation

Acquisition : Fait d’arriver à posséder. L’acquisition d’une habitude, de connaissances.

 

Larousse (en ligne, janvier 2023):

Apprentissage : 1. Initiation par l’expérience à une activité, à une réalité. 2. Ensemble des processus de mémorisation mis en œuvre par l'animal ou l'homme pour élaborer ou modifier les schèmes comportementaux spécifiques sous l'influence de son environnement et de son expérience.

Acquisition : 1. Action d'acquérir un savoir : L'acquisition du calcul par l'enfant. 2. Ce que l'on a acquis par l'étude ou par l'expérience.

 

Il ressort de ces définitions que le terme « apprentissage » implique que l’enfant apprend quelque chose ; qu’il doit s’entraîner, qu’il doit peut-être fournir des efforts pour y arriver, que cela ne lui tombe pas du ciel tout seul. Un apprentissage peut se faire seul, mais souvent on peut aussi « apprendre » quelque chose à quelqu’un, dans le sens « lui enseigner » quelque chose. C’est justement cet aspect qui pose problème aux partisans du terme « acquisition » : ils prétendent que la propreté (ou continence) ne peut pas être enseignée, mais que l’enfant peut (et doit) le découvrir seul.

Tandis que le terme « acquisition » définit le moment où une nouvelle capacité (ou une nouvelle connaissance) est maîtrisée. Utiliser ce terme pourrait signifier que l’apprentissage est terminé, mais on peut aussi l’interpréter comme le fait qu’il n’y a tout simplement pas d’apprentissage à faire, et que c’est finalement simplement quelque chose qui se développe seul, qui « tombe du ciel » pour ainsi dire. Et c’est justement dans ce sens qu’on veut l’imposer pour parler de la propreté : Beaucoup d’auteurs prétendent que la continence (puisqu’ils ne parlent pour la plupart pas de propreté) est une acquisition ET NON un apprentissage.

Arguments pour le terme "acquisition de la continence"

 

Étudions maintenant les arguments qui sont donnés pour utiliser le terme « acquisition de la continence » plutôt que « apprentissage de la propreté » : Je vous lis maintenant un texte trouvé sur « paroledemaman.com » CLIC car je l’ai trouvé représentatif de ce qui se dit à ce sujet. L’auteure est « coach petite enfance », et détentrice d’une formation d’aide maternelle.

 
Première grande nouvelle pour certains, on ne parle pas d'apprentissage de la propreté mais plutôt d'acquisition de la continence.
Si l'on regarde les définitions de ces deux termes, selon le Larousse :
- Acquisition : acquisition, obtention d'un savoir, d'une compétence, d'une expérience.
- Apprentissage : formation professionnelle, initiation par l'expérience
- Apprendre : Enseigner à quelqu'un quelque chose, lui faire acquérir une connaissance, un savoir-faire, une expérience
Vous constaterez que le terme "apprendre" est lié à une acquisition mais dans ce mot on a quand même la notion d'apprendre à quelqu'un quelque chose alors que la continence, c'est une acquisition innée, une maturation à la fois psychologique et physiologique.
Première nouvelle, on n’apprend pas à un enfant à être continent tout comme on ne lui apprend pas à se retourner, à s’asseoir, à marcher. Ce sont des acquisitions qui sont innées chez l'humain donc l'adulte n'a pas besoin d'intervenir.

 

Pourquoi je préfère parler de continence plutôt que de propreté ?

Car derrière le mot propreté on a son opposé, la saleté. Est-ce que c'est sale de faire ses besoins dans sa couche plutôt qu'aux toilettes ? Non, c'est un moyen comme un autre de recueillir les déjections. Dans cette opposition propre/sale on a une sensation négative : si tu n'es pas propre c'est que tu es sale. Or un enfant qui n'est pas continent n'est tout simplement pas prêt à l'être. Lui renvoyer comme image qu'il est sale alors qu'il n'a pas la maturité pour changer cela, c'est quand même lourd à porter.

 

 

Il ressort de cet extrait que ce qui dérange dans le terme « apprentissage de la propreté » est le fait que d’après l’auteure, la continence est la conséquence d’une maturation physiologique et psychologique et qu’elle n’est pas due à un apprentissage fait par l’enfant. Et le terme « propreté » dérange parce qu’il pourrait avoir un impact négatif sur l’estime de soi de l’enfant car son opposé est la « saleté ».

 

Voyons maintenant un autre texte du blog «apprendre à éduquer» CLIC, l’auteure est professeure des écoles (France). Elle se base sur le livre « Petite enfance et neurosciences : (re)construire les pratiques » , de Christine Schuhl Josette Serres, pour écrire le texte qui suit. 

 

Dans leur livre Petite enfance et neurosciences, Christine Schul et Josette Serres tiennent à rappeler que la continence est une acquisition qui prend du temps et qui diffère d’un enfant à l’autre. Plutôt que le terme “propreté”, je choisis volontairement d’utiliser le mot “continence”.

 

Un apprentissage, pas un enseignement

La continence dépend de la capacité d’un enfant à contrôler sa vessie et ses intestins. C’est rarement avant 2 ans qu’il peut reconnaître la sensation que ces organes sont “pleins”. Ensuite, il apprend à détecter le moment où il est sur le point d’uriner ou d’aller à la selle. Enfin, il se dirige vers son pot avant qu’il ne soit trop tard…

Tout cela ne “s’enseigne” pas à proprement parler, l’enfant apprend, l’enfant acquiert. Cela dépend de l’enfant. Il faut qu’il soit prêt physiologiquement et, surtout, psychologiquement. Il est souhaitable de tout simplement soutenir et encadrer l’enfant et de lui faire confiance. Un peu de patience, de la persévérance et de la bonne humeur sont les meilleurs alliés des adultes !

La continence n’est pas une compétence dont l’apprentissage diffère tellement de celle de la marche ou du langage. Il ne viendrait à l’idée de personne de forcer un enfant à marcher ou à parler s’il n’est pas prêt. Pourtant, pour la continence, certains parents sont amenés à penser (sous la pression de l’entourage, de l’entrée imminente en maternelle…) que, s’ils savent être persuasifs (à travers des menaces, des punitions ou des récompenses), l’enfant obéira.

 

Il ressort de ce texte que la « continence » ne peut pas être acquise avant 2 ans, car physiologiquement c’est impossible (ou alors dans de rares cas). Et deuxièmement, la « continence » ne peut pas s’enseigner, mais c’est l’enfant qui l’apprend, qui l'acquiert seul.

 

Points à relever dans ces deux textes :

 

1. L’enfant n’est pas capable. D’après les auteures, l’enfant n’a pas la maturité pour être propre avant un certain âge, qui est de 2 ans environ.

 

  • Or comment cela se fait-il qu’à l’heure actuelle, la moitié des enfants du monde soient propres à l’âge de 1 an ? On est en train de nier la réalité de la moitié des êtres humains. Comment cela se fait-il que dans les années 50, la moyenne d’âge pour l’acquisition de la propreté était 18 mois ? les enfants étaient-ils différents ? Non, les enfants ne sont pas différents selon l’endroit ou selon l’époque où ils sont nés. Ce qui diffère, c’est les attentes des parents envers la propreté ainsi que leur savoir-faire en matière d’accompagnement vers la propreté, et d’autre part l’utilisation des couches jetables.

Pour moi, les arguments du type « l’enfant doit être prêt physiologiquement et psychologiquement » (certains rajoutent même que l’enfant doit être prêt « dans la relation à son parent »), n’ont pour seul effet que de rendre les parents moins sûrs d’eux. Ça les pousse à abandonner l’apprentissage à la moindre difficulté sous prétexte que l’enfant n’était probablement « pas prêt », car ils ont peur des dommages psychologiques qu’ils pourraient infliger à leur enfant en faisant cet apprentissage trop tôt. Et c’est dramatique ! Car en faisant ça, ils enlèvent à l’enfant la possibilité de s’entraîner (et donc de progresser), et ils lui renvoient l’image que l’apprentissage de la propreté c’est difficile et qu’il n’est pas capable.

 

  • Les parents qui pratiquent l’HNI le savent bien : un bébé âgé de quelques semaines a déjà la capacité de signaler son besoin d’éliminer, il a la capacité de se retenir le temps qu’on enlève sa couche ou qu’on trouve un endroit adapté. Il ressent les sensations, il est capable de les reconnaître, et d’attendre un peu avant de relâcher volontairement ses sphincters. C’est invraisemblable que certains prétendent que l’enfant n’a pas la capacité avant l’âge de 2 ans environ, et c’est certainement dû au fait que les études « scientifiques » faites sur le sujet sont la plupart du temps sponsorisées par des grandes marques de couches jetables (cherchez bien, à qui est-ce que ça profite, de garder les enfants en couches plus longtemps ?), et qu’elles sont biaisées : on les fait sur des enfants qui ont porté des couches jetables toute leur vie, et donc qui ont appris à faire dans la couche… C’est le chat qui se mord la queue.

 

2) Acquisition et non apprentissage 

  • On nous dit que l’adulte n’a pas à intervenir et qu’on ne peut pas enseigner à un enfant à être propre, tout comme on n’enseigne pas à un enfant à marcher, à parler, etc. Alors je vous pose la question : COMMENT est-ce qu’un enfant « APPREND » ?  Il doit être mis dans des conditions pour faire l’apprentissage, il doit être dans le bon environnement. C’est sur cela qu’est basé toute l’approche Montessori, sur la préparation de l’environnement, couplé au soutien de l’adulte pour accompagner l’enfant dans ses apprentissages. A contrario, si on met un enfant des conditions défavorables à l’apprentissage, si on lui cache qu’il y a quelque chose à apprendre, celui-ci ne va pas apprendre « seul » (même s'il a le soutien de l’adulte). Pour l’apprentissage de la propreté, « mettre l’enfant dans le bon environnement » cela ne se résume pas à parler de l’arrêt des couches ou mettre un pot dans la salle de bain : il faut que l’enfant puisse expérimenter physiquement qu’il y a quelque chose à apprendre, donc il faut arrêter les couches.

 

Je pense honnêtement que l’adulte peut et doit accompagner l’enfant dans son apprentissage. Les parents qui pratiquent l’Hygiène Naturelle Infantile le font depuis qu’il est bébé. Si on ne pratique pas du tout l’HNI, le bébé va perdre, à un degré plus ou moins sévère selon les enfants, cette capacité. Si on ne donne pas à l’enfant l’occasion de faire l’apprentissage de la propreté, celui-ci va être retardé… Lorsque l’enfant porte des couches jetables en continu, on l’empêche de faire le lien de cause à effet (le pipi ça mouille), on l’empêche de ressentir les sensations qui vont lui donner envie de faire cet apprentissage. On va aussi l’empêcher d’expérimenter avec ses sphincters, et de progresser vers la propreté.

 

  • En plus de cela, il y a tant de choses qu’on peut enseigner à l’enfant, pour l’accompagner dans l’apprentissage de la propreté, qui vont lui faciliter et accélérer la tâche, pour qu’il y arrive plus tôt, se sente fier et compétent dans une grande étape pour lui. Exemple : pour accompagner ma fille à baisser son pantalon, je lui disais « mets tes pouces dans ton pantalon, et pousse ton pantalon vers le bas », tout en l'aidant à faire les gestes. Ça paraît déjà très précis, comme explication, non ? eh bien ce n’était pas suffisant : elle restait bloquée avec le pantalon juste sous les fesses, elle n’arrivait pas à le descendre plus bas. J’ai dû préciser « penche-toi vers l’avant, et pousse encore ». Et là, elle y arrivait. Et il y a tant de choses qu’on peut enseigner ainsi ! Oui, ma fille aurait certainement appris seule à descendre son pantalon, même si je ne lui avais rien enseigné, mais ça lui aurait pris beaucoup plus de temps, et cela aurait généré chez elle et moi beaucoup de frustration ! D’arriver à faire quelque chose tout seul, ça donne à un enfant le sentiment d’être compétent, et ça le pousse à essayer lui-même d’en apprendre plus. On peut, et on devrait essayer d’enseigner ces choses à notre enfant, et on peut tout à fait le faire en se positionnant comme un guide, comme une aide, et comme quelqu’un qui est là pour passer le témoin - et non comme un enseignant rigide à qui il faudrait obéir. On peut, et on devrait essayer d’enseigner à notre enfant à être propre. Oui, parfois, grandir, apprendre une nouvelle compétence, ça veut dire sortir de notre zone de confort. Mais c’est pour le bien de l’enfant, il en ressort grandi.

 

En fait, la plupart des parents pensent puisque la « continence » est une « acquisition », cela serait rapide, sans accident, que ça viendra tout seul. Et quand la réalité les rattrape et qu’il y a des accidents, ils sont surpris, ils remettent les couches, ils s’impatientent… Si leur enfant tarde à demander d’enlever les couches, il se peut qu’ils lui en parlent, lui disent qu’il peut enlever les couches quand il voudra, peut-être même qu’ils en parlent entre eux en disant « je me réjouis qu’il s’y mette », etc. Tout cela met beaucoup de pression sur l’enfant ! On s’attend à ce qu’il prenne lui-même l’initiative sur quelque chose dont il ne voit pas le but, parce qu’il ne voit pas d’avantage à faire ses besoins dans le pot, et il n’a aucune idée de comment faire. En réalité, être propre c’est bien plus complexe qu’on le croit ! Il faut ressentir le besoin de faire pipi, pouvoir se retenir, aller jusqu’aux toilettes, se déshabiller, s’asseoir ou s’accroupir sur le pot, pour enfin pouvoir relâcher ses sphincters. Et l’enfant réapprend les choses dans l’ordre inverse : Il réalise d’abord « Oh j’ai fait pipi » , puis « je suis en train de faire pipi », ensuite « je vais faire pipi », et finalement « j’ai besoin de faire pipi ». Il a besoin de temps pour progresser sur cette ligne d’apprentissage, il faut qu’il puisse expérimenter ! Et il a besoin de son parent pour l’accompagner dans cet apprentissage, pour lui montrer comment faire, pour décortiquer chaque étape.

J’ai dit plus haut qu’être propre, c’est plus complexe qu’on le croit, mais paradoxalement j’ai maintenant envie de dire que c’est plus simple qu’il n’y paraît. Je m’explique : Être propre c’est plus compliqué qu’on ne croît, quand on n’a pas les bonnes attentes… Si on s’attend à ce que l’enfant demande à arrêter les couches, puis qu’il sache utiliser le pot sans avoir (presque) d’accident, ça rend les choses très compliquées pour l’enfant parce qu’on s’attend à la maîtrise alors qu’il a vraiment besoin d’apprendre et d’expérimenter, et que le parent est démuni pour l’aider. Et sans guide pour l’accompagner dans son cheminement, ou plutôt avec un guide qui n’est pas sûr de lui, pas sûr de l’enfant, qui ne sait pas comment faire (parce qu’il croît qu’il n’a rien à faire), et qui va remettre les couches à la moindre occasion, ça peut devenir très long et pénible… Mais si on sait que l’enfant doit réapprendre différentes choses, que le parent est prêt à s’investir et qu’il sait comment lui faire aborder une étape à la fois, l’apprentissage peut vraiment être très rapide !

 

Je pense honnêtement que l’adulte peut et doit accompagner l’enfant dans son apprentissage. Les parents qui pratiquent l’Hygiène Naturelle Infantile le font depuis qu’il est bébé. Si on ne pratique pas du tout l’HNI, le bébé va perdre, à un degré plus ou moins sévère selon les enfants, cette capacité. Si on ne donne pas à l’enfant l’occasion de faire l’apprentissage de la propreté, celui-ci va être retardé… Lorsque l’enfant porte des couches jetables en continu, on l’empêche de faire le lien de cause à effet (le pipi ça mouille), on l’empêche de ressentir les sensations qui vont lui donner envie de faire cet apprentissage. On va aussi l’empêcher d’expérimenter avec ses sphincters, et de progresser vers la propreté.

 

3) Un enfant qui n’est pas propre, est-il sale ?

Dans le premier texte, l’auteure dit que faire dans une couche c’est simplement « un moyen comme un autre de recueillir les déjections », mais que ce n’est pas sale. Vraiment ??

Tout d’abord, un enfant qui reste dans sa couche souillée d'urine voire de selles, j’ai de la peine à comprendre qu’on puisse le définir comme « propre »… Ce n'est certainement pas la faute de l'enfant, puisque ce sont les adultes autour de lui qui lui ont enseigné à le faire (très probablement à leur insu, d'ailleurs, et mon but n’est absolument pas de culpabiliser qui que ce soit, je me contente d’énoncer un fait). Mais aucun médecin ne vous dira que garder son urine ou ses selles directement en contact avec la peau est une bonne idée… Parce que nos déjections SONT sales, c’est un fait. Les selles sont pleines de bactéries utiles pour notre digestion, mais potentiellement pathogènes si elles se trouvent ailleurs, d’où la haute mortalité quand on n’a pas un système efficace pour séparer les déjections dans nos lieux de vie ! L’urine est stérile, mais elle est en contact avec la peau qui ne l’est pas (et encore moins dans cette zone du corps). L’humidité de l’urine va favoriser la prolifération des germes. Ma conclusion c’est que non, un enfant qui fait ses besoins dans sa couche, ce n’est pas propre, mais c’est sale.

 

L’argument principal est que si on utilise le terme « propre » ou « propreté » il y a un risque d’impact négatif sur l’enfant car on lui envoie le message que puisqu’il ne l’est pas encore, alors il serait « sale ». C’est possible, mais c’est vraiment de façon indirecte, il faut faire tout un raisonnement pour en arriver là, et je ne suis pas certaine qu’un enfant si jeune en soit capable. A défaut d’avoir un autre terme (puisque le terme « un enfant est propre » est celui qui est utilisé actuellement), je crois vraiment que l’attitude et le ton de l’adulte quand il parle sont bien plus importants que le terme utilisé. Le message non verbal est tout à fait suffisant pour mettre l’accent sur l’aspect et l’encouragement positif « tu seras bientôt propre » plutôt que sur le message indirect négatif « puisque je ne suis pas propre c’est que je suis sale». Quand on croit que l’enfant est capable d’être propre, qu’on investit du temps pour l’accompagner, qu’on lui montre qu’on le croit capable en enlevant les couches, ça l’encourage et ça booste sa confiance en lui ! Et il y arrive ! Il est fier, il sort valorisé, grandit de cette étape importante pour lui. A l’inverse, on peut aussi envoyer un message très négatif et très dévalorisant pour l’enfant alors même qu’on utilise des termes politiquement corrects.

 

Arrêtons de vouloir pinailler sur les mots. Changeons les gens, changeons l’attitude des parents face à l’apprentissage de la propreté, donnons-leur des outils pour le faire au bon moment et avec une attitude positive, c’est beaucoup plus important qu’un détail de vocabulaire.

4) Continence, incontinence ?

Encore quelques définitions, sur l’incontinence cette fois :

L’International Continence Society (ISC) définit l’incontinence urinaire comme « toute perte d’urine involontaire ».

L’académie de médecine définit la continence comme la « Faculté de retenir inconsciemment et volontairement les urines »

 

Or les bébés relâchent les sphincters de façon volontaire, dès la naissance, ils sont donc continents. Ils devront travailler leur continence, car elle fait intervenir toute une quantité de muscles qui sont peu entraînés, mais que l’enfant contrôle déjà, comme tous les autres muscles de son corps. Entre le moment où l’enfant pleure car il a besoin d’uriner, et celui où nous aurons enlevé le lange et proposé d’éliminer, il aura su se retenir. Au début, ce ne sont que quelques secondes, puis au fur et à mesure que l’enfant est entendu dans son besoin d’éliminer, il apprend à contrôler ces muscles de mieux en mieux. Si on avait une échelle de la continence de 0 à 10, le nouveau-né serait à 3 ou à 5 sur 10, mais pas à 0 ! Dire qu’un bébé est incontinent, c’est comme de dire d’un enfant qui ne marche pas encore qu’il est handicapé moteur.

 

Personnellement, je suis intimement persuadée de ceci : C’est le port de couches en continu qui peut faire perdre aux enfants le contrôle de leurs sphincters et donc devenir « incontinents ». Les enfants ayant porté des couches en continu ne seront pas tous incontinents après 2 ou 3 ans (Dieu merci), mais certains, oui ! Et pour ceux-ci, c’est d’autant plus important de ne pas trop attendre avant d’arrêter les couches. Comme pour toute rééducation, plus elle est commencée tôt, plus elle a des chances de succès. La continence N’EST PAS quelque chose qui intervient seulement quand l’enfant a acquis la propreté, mais elle peut se travailler dès la naissance en pratiquant l’HNI. Si on n’a pas pratiqué l’HNI (ça peut être par manque de connaissances, manque de soutien, manque de ressources…), on devrait commencer entre 18 mois et 2 ans. Parce que c’est l’âge où un enfant est déjà capable d’être propre, où il a envie d’apprendre à prendre soin de lui-même, il a plaisir à imiter ce que font les adultes et à réussir une tâche simple. A partir de 2 ans, l’enfant devient de plus en plus indépendant et volontaire, il est de plus en plus dans l’opposition, et ça risque d’être de plus en plus difficile de lui faire arrêter les couches.  Petit témoignage, avec notre fils d’accueil, il a acquis la propreté juste avant ses 2 ans. A l’heure où j’écris ce texte, il a 30 mois, eh bien je peux vous dire que je suis extrêmement soulagée que ce soit déjà fait ! parce que depuis quelques semaines il fait des crises d’opposition bien plus violentes qu’avant, et je ne sais pas comment nous ferions pour enlever les couches à l’heure actuelle.

Dire qu’un enfant est continent seulement à partir du moment où il se passe des couches et garde ses sous-vêtements secs pendant plusieurs jours, c’est NIER la capacité des bébés à être continents. C’est NIER ce qui fait la raison même que l’on puisse pratiquer l’HNI !! Je ne peux pas être d’accord avec ce terme.

 

Problèmes avec le terme « acquisition de la continence »

Voici un petit résumé des problèmes liés à l'utilisation du terme « acquisition de la continence » :

  1. On attend que l’enfant soit « prêt », alors que l’enfant n’a pas l’information nécessaire pour désirer être propre : il ne sait pas que le pipi ça mouille… On attend un « déclic » de sa part, alors qu’avec des couches jetables on le met dans les conditions idéales pour NE PAS se rendre compte qu’il y a un avantage à être propre. L’âge de la propreté ne fait que reculer depuis les années 60, le début des couches jetables… Cherchez l’erreur
  2. Attentes démesurées des parents : ils pensent que cette acquisition se fera rapidement et facilement.
  3. L’enfant est abandonné à lui-même, on ne sait plus enseigner ni accompagner
  4. On met en réalité plus de pression, mais plus tard, quand l’enfant est plus vieux. Et du coup, l’enfant est plus grand, donc on en attend plus de lui. L’enfant a passé plus de temps en couche, il a vraiment « appris » que ce sont ses toilettes, donc l’apprentissage de la propreté est plus difficile. Parmi les enfants qui se décident tard, il y a beaucoup d’enfants qui se décident suite à la honte d’être le seul encore en couche. Certains conseillent de ne pas se presser avant l’école (ici en Suisse, c’est à 4 ans révolus), car la plupart du temps, les enfants se décident dans les premières semaines après la rentrée. Peut-être mais dans ce cas, quel est le déclencheur, pour ces enfants ? C’est … la honte ! La honte d’être le seul encore en couche, la gêne visible occasionnée pour la maîtresse, la pression des copains de classe… Est-ce que c’est ça que vous voulez vraiment pour votre enfant ? Le fait que ça vienne « de lui » va-t-il compenser la honte et la baisse d’estime de lui qui a généré ce « déclic » ? Je vous laisse avec cette question. Et pour bien des enfants, ça ne se résout pas simplement en commençant l’école, et que fait-on dans ce cas ?

Que veulent vraiment les partisans du terme « acquisition de la continence » ?

 

Les parents qui prônent le terme « acquisition de la continence » veulent, j’en suis persuadée être doux et bienveillants avec leur enfant. Ils veulent suivre le rythme de l’enfant, le respecter vraiment dans toute sa personne, avec ses spécificités propres. Mais si pour un tout-petit, s’adapter à son rythme est une nécessité, pour un enfant de 18-20-24 mois, il y a une transition à faire vers un parent qui reste bienveillant, mais qui est aussi capable d’établir un cadre clair et guider l’enfant vers ce qui est le mieux pour lui. On n’attache pas son enfant dans un siège auto parce que celui-ci le demande, mais pour sa sécurité…  On ne lave pas les dents de son enfant uniquement s'il le demande, mais parce que c’est une mesure d’hygiène nécessaire qu’il faut apprendre dès le début… L’apprentissage de la propreté, c'est pareil. Le parent doit établir un cadre clair, prendre en compte le rythme et la sensibilité de l’enfant, les contraintes et ressources de la famille, et s’investir pour faire cela au bon moment et avec assurance. L’enfant peut le faire ! le parent peut le faire !

Les parents partisans du terme « acquisition de la continence » ont peut-être aussi envie de facilité… et comme je les comprends ! Pourquoi faire maintenant quelque chose de rebutant, et qui a fortiori se fera toute seule avec le temps ? Oui… mais non en fait. Parce que si – avec cette stratégie - ça se passe aussi facilement pour vous, je ne peux que me réjouir, mais les chances sont faibles. C’est beaucoup plus probable que vous prépariez un apprentissage long et pénible pour tout le monde si vous attendez que ça « vienne tout seul ».

Je crois fermement que la vraie bienveillance, pour ce qui est de l’apprentissage de la propreté, c’est de choisir une à deux semaines où on peut se consacrer à ça, et d’arrêter les couches une fois pour toutes. En étant préparé, en ayant les bonnes attentes et la bonne attitude, vous éviterez bien de la peine, du souci, vous économiserez de l’argent, et surtout vous boosterez la confiance en lui de votre enfant.

 

Peut-on trouver une autre alternative au terme « apprentissage de la propreté » ?

 

On peut encore se demander si on peut trouver un autre terme, plutôt que d’utiliser le terme « apprentissage de la propreté ». J’en ai retenu deux :

 

  • Apprentissage du pot : je l’ai utilisé pendant un moment, mais il a le défaut de ne pas être assez spécifique. Les gens ne comprennent pas de quoi je parle quand je l’utilise, ou alors il pensent que je parle de l’Hygiène Naturelle Infantile. Donc je trouve qu’il porte trop à confusion et je suis retournée à « apprentissage de la propreté ».
  • Sevrage des couches : c’est un terme que j’affectionne beaucoup, car il y a la notion que c’est une étape à passer, et donc un apprentissage à faire, ou du moins un temps d’adaptation. Et ce terme est suffisamment spécifique, il ne risque pas d’être confondu avec autre chose. Mais là encore, ce terme est trop peu connu, les gens ne vont pas faire une recherche sur le web avec l’expression « sevrage des couches ». Si je veux que les gens me trouvent, je dois utiliser le terme que ceux-ci vont utiliser pour me trouver… Et seulement ainsi, je peux continuer d’informer, accompagner, enseigner les parents pour qu’ils puissent à leur tour enseigner leur enfant et l’accompagner vers la propreté.

Par contre, je n’ai pas trouvé de formulation pour remplacer « mon enfant est propre ». Et je n’ai pas vraiment l’intention de chercher… Parce que j’ai horreur de parler pour ne rien dire, je préfère passer mon temps à éduquer les gens à bien accompagner leurs enfants vers la propreté, plutôt que d’essayer de faire passer un nouveau terme de vocabulaire. L’attitude des parents est 1000 fois plus importante que le terme précis qui est utilisé. Et une attitude adéquate va plus que compenser l’éventuel côté négatif du terme « propre ».

En conclusion...

 

Nous avons deux termes, « apprentissage de la propreté », qui est utilisé depuis des décennies. Ce terme donne d’une part la notion que l’enfant doit progresser, apprendre la propreté, ce qui est parfaitement vrai. D’autre part, il introduit la notion de propre, avec la connotation positive associée au mot propre et la connotation négative indirecte associée au le mot sale (mot qui n’est jamais utilisé directement, mais simplement suggéré par déduction). Ce n’est donc pas un terme idéal, mais c’est le terme utilisé le plus couramment par les francophones.

 

Nous avons d’autre part le terme « acquisition de la continence », qui est basé sur le postulat erroné que les enfants n’ont pas la CAPACITÉ de contrôler leurs sphincters avant l’âge de 2-3 ans, et qui prétend que les adultes n’ont pas de RÔLE à jouer dans cette acquisition. L'utilisation de ce terme encourage les parents à attendre que l'enfant devienne propre "tout seul", ce qui n'est bon ni pour l'enfant et sa famille, ni pour la planète. Je vais donc choisir de ne pas utiliser ce terme.

 

Je vais continuer de parler de l’ « apprentissage de la propreté » et d’un enfant qui est « propre », pour être comprise de la majorité des francophones qui l’utilisent couramment. Je crois fermement que l’attitude des parents est déterminante pour le ressenti de l’enfant, et que l’éventuelle connotation négative par le fait d’utiliser le mot « propreté » est largement compensée par la fierté ressentie par l’enfant lorsqu'il est propre.

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Suzanne Ratte

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Conseillère certifiée en Hygiène Naturelle Infantile (HNI) et Apprentissage de la Propreté

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